Rivière Richelieu
La rivière Richelieu est un tributaire du fleuve Saint-Laurent qui prend sa source dans le lac Champlain. Son bassin versant est partagé entre le Québec (16%) et les États-Unis (84%). Le Richelieu se jette dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Sorel-Tracy. L’exutoire de la rivière Richelieu se situe donc tout juste avant le lac Saint-Pierre, un lac fluvial qui constitue une zone écologique de grande valeur. Or, les eaux usées, le ruissellement urbain/agricole, l’artificialisation des berges, et les espèces exotiques envahissantes font partie des causes d’une dégradation inquiétante de la qualité de l’eau et des habitats aquatiques dans la section québécoise du Richelieu.
Si l’anguille d’Amérique (Anguilla rostrata), l’alose savoureuse (Alosa sapidissima), le dard de sable (Ammocrypta pellucida), le fouille-roche gris (Percina copelandi), l’esturgeon jaune (Acipenser oxyrinchus) et le chevalier de rivière (Moxostoma carinatum) sont des cas notables d’espèce dans le bassin versant dont la situation est préoccupante, c’est le chevalier cuivré (Moxostoma hubbsi) qui retient particulièrement l’attention. Seul poisson endémique au Québec, son aire de répartition est de faible superficie et la rivière Richelieu est le seul endroit où l’on retrouve des frayères actives. La spécialisation de son régime alimentaire (mollusques) et sa maturité sexuelle tardive (10 ans) sont des facteurs qui augmentent sa vulnérabilité vis-à-vis la dégradation globale de son habitat.
La grande vulnérabilité du chevalier cuivré et son caractère endémique à une zone d’extension géographique restreinte font de lui un excellent indicateur de la santé de la santé globale des écosystèmes aquatiques du bassin versant de la rivière Richelieu et de la zone Saint-Laurent. Malheureusement, le programme de rétablissement du chevalier cuivré semble impuissant vis-à-vis de la faiblesse de l’application réglementaire pour le contrôle à la source de la pollution, contrôle qui s’avère pourtant essentiel à la réussite du programme (MPO, 2012).
C’est dans ce contexte que le OIDN a l’intention de mobiliser une coalition de groupes environnementaux sur ce dossier pour appuyer une mise en demeure à l’endroit du Gouvernement du Québec en vertu de l’article 8 Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l’eau et des milieux associés.